Danilo de Luca (flûte traversière) & Daniel Marx (guitare classique), le 10.4.2016 au Théâtre de Tatie, Marseille
Danilo est un artiste discret, très loin de certains égos que j’ai pu rencontrer ces dernières années et pourtant, il aime l’aventure artistique sous ses airs timides. La preuve, cette rencontre avec Daniel Marx, en public directement sans avoir jamais travaillé avec lui avant.
Une idée de rencontre…
C’est l’histoire d’un musicien italien – Danilo de Luca donc – venu s’installer à Marseille il y a quelques années. Dans sa colocation des débuts dans cette grande ville, il croise Martine, jeune retraitée du monde agro-alimentaire réinstallée à Marseille après sa carrière en Allemagne. « Et alors » me direz-vous ? Et bien figurez-vous qu’en Allemagne, Martine suit l’émergence et encourage le jeune guitariste classique, prometteur, Daniel Marx – allemand donc. Et elle s’est dit, légitimement, « ce serait chouette que vous vous rencontriez un jour pour un concert de musiques classiques ! »
L’idée germe et nous devenons « passeurs »
Alors bien sûr il est fondamental d’avoir des idées, et puis il y a ensuite le cœur et les rencontres qui permettent de les concrétiser… Je connaissais Danilo sur ses répertoires en groupe sur des musiques « du monde » et vu son parcours, je n’avais aucun doute sur ses qualités de soliste d’un répertoire classique, mais je ne connaissais ni Daniel, ni Martine (et pourtant, il s’est avéré que nous étions adhérentes d’une même association culturelle sur un tout autre sujet : les bateaux). Et pour tout avouer, j’étais un peu fatiguée de voir défiler des demandes de jeunes instrumentistes bardés de diplômes et très bons en technique, car « oui mais concrètement, sur scène et en public, ils transmettent quoi ces charmants jeunes gens » hein ? (sourires).
Mais j’ai fait confiance à Danilo, d’autant qu’un aspect me plaisait bien dans cette rencontre : Danilo n’avait jamais croisé Daniel. Un petit défi comme je les aime : être là pour permettre à ces « moments » d’exister. J’aime les « premières fois » (rires).
Le concert a eu lieu, un public nombreux pour cette première
Avec la complicité d’Olivier André, directeur du Théâtre de Tatie à l’époque, nous avons ainsi permis ce « moment » en programmant leur concert un dimanche après-midi. Un bon créneau pour des « impromptus » de ce type et pour un répertoire classique.
Quelques petits mois après, Daniel a atterri à Marseille, en partance ensuite pour un parcours renommé aux États-Unis et a rencontré pour la première fois Danilo. Évidemment, quelques échanges de mails auparavant pour le choix de répertoires et d’affinités artistiques leur ont permis de se préparer, mais ils n’ont travaillé ensemble avant de concert que 2 jours si mes souvenirs sont bons. J’ai accompagné pour la communication et la logistique, accueil du public en participation libre et le résultat cumulé de nos énergies ont fait un joli moment : un petit théâtre plein à craquer, deux artistes un peu tendus au début mais qui se sont régalés, et des souvenirs pour tout le monde en balades avec Piazzolla, De Fala, Paganini ou Villa Lobos entre autres.
Par la suite, sur d’autres projets artistiques ou « moments », cet engouement réservé mais réel de Danilo m’ont sans aucun doute orientée dans le choix d’artistes qui ont eu lieu par la suite (conte musical, soirée cabaret itinérant). Ce musicien est tout terrain, le cœur grand ouvert, une écoute et les oreilles très affutées !
De bonne augure pour une prochaine fois si ces deux-là se retrouvent sur scène, où que ce soit sur la planète car ils sont nomades et solistes dans l’âme, chacun mûrissant de leurs rencontres, parcours et envies.